02 March 2012

The Roaring 20's


The Great Gatsby written by F. Scott Fitzgerald is a novel that takes place after WWI and during a time of prosperity in America.

The Great Gatsby Curve is a phrase coined by Alan Krueger, present chairman of the Council of Economic Advisors (a 3-member council that analyzes and interprets economic developments and advises the President).

I enjoy reading articles from foreign newspapers and find their perspective on world affairs interesting. The article below is about the "American Dream" and was published in Le Monde.

Le Monde (The World) is a French daily newspaper started in 1944.

Here is the article in French, if you read French.

Obsolète le rêve américain ? La promesse qu'un homme de rien puisse, aux Etats-Unis, plus que nulle part ailleurs, nourrir les espoirs de fortune les plus délirants, n'est-il plus qu'une chimère ? Le constat cruel, presque déshonorant pour la première économie mondiale, a été dressé par les équipes mêmes du président américain, Barak Obama, mi-février. En page 177 du rapport économique annuel du président remis au Congrès figure ce qu'on appelle "la courbe de Gatsby le Magnifique". Le roman de Francis Scott Fitzgerald, peinture de la vanité bourgeoise de l'Amérique des années 1920, donne son nom à un graphique où se croisent, sur un axe horizontal, les données mesurant le degré d'inégalité des revenus et, à la verticale, le lien entre le revenu du père et celui de ses descendants, baromètre de la mobilité sociale.


Que nous dit cette courbe ? Quel que soit l'angle sous lequel on l'observe, les Etats-Unis sont les plus mauvais. Les inégalités de richesses se mêlent à un immobilisme social que l'on pensait réservé à la Veille Europe. L'Amérique de Paris Hilton se range ainsi loin derrière les pays nordiques, mais aussi derrière la France, la Nouvelle-Zélande, le Japon et le Royaume-Uni...


L'ampleur et la distorsion des richesses outre-Atlantique ont déjà été démontrées par les travaux de l'économiste et historien français Thomas Piketty. Mais abordercette question avec un Américain et il vous sera répondu que "les riches sont riches parce qu'ils le méritent". Que l'idée quasi communiste qui consisterait àprendre aux fortunés pour donner aux plus démunis n'est pas une juste récompense du talent. A force de pugnacité, un citoyen américain ne doit-il pas un jour ou l'autre être en mesure d'atteindre le haut de la pile ? "No pain, no gain", entend-on. La "courbe de Gatsby le Magnifique" offre un démenti cinglant à cette théorie. Et aux Etats-Unis comme ailleurs le "talent" se résume bien souvent àhériter.

Le système éducatif américain, autrefois considéré comme le meilleur "égalisateur de société", est partie responsable. Une étude récente du Michigan, citée par le New York Times, révèle que l'écart de performances entre les étudiants riches et pauvres a bondi de 50 % depuis les années 1980. Plus que la race, la richesse fait aujourd'hui la différence à l'école.

Et ensuite ? L'espoir de la bonne fortune d'un ouvrier américain s'amoindrit aussi. La crise et le chômage qui tendent l'un comme l'autre à comprimer les salaires n'expliquent pas tout. Car en page 65 du même rapport figure "l'autre graphique le plus commenté" par les experts : une courbe démontrant que, depuis les années 2000, le travail d'un Américain est de plus en plus mal rétribué alors que les entreprises amassent de plus en plus de bénéfices. Résultat, les profits des compagnies américaines à 13 % du produit intérieur brut sont historiquement élevés, observe Evariste Lefeuvre, chez Natixis à New York.

Le sujet du rapport économique, remis en pleine année électorale, ne doit rien au hasard. En insistant sur les inégalités sociales, le document offre des arguments censés être imparables aux démocrates pour défendre l'idée d'une fiscalité plus redistributive. Quitte à surfer sur le populisme.

Après avoir vanté la "Règle Buffett", du nom du milliardaire américain Warren Buffett appelant à taxer davantage les super-riches comme lui, le président a lancé, mercredi 22 février, une salve contre les profits des entreprises. Une initiative audacieuse et dangereuse dans un pays où la liberté d'entreprendre est sacrée. Pour ne pas choquer, l'idée a consisté en façade à réduire le taux d'imposition sur les bénéfices de 35 % à 28 %. En façade seulement, car le dispositif vise aussi àsupprimer la plupart des niches fiscales utilisées par les multinationales. Le projet mort né - il n'a aucune chance d'être adopté par un Congrès où la chambre des représentants est à majorité républicaine - a néanmoins permis de démontrer que les compagnies américaines ne payaient presque jamais le taux plein. De quoinourrir des rancoeurs inédites ? Quelques jours plus tard, le 24 février, le quotidien USA Today titrait sur l'explosion de l'extrême pauvreté aux Etats-Unis, indiquant que le nombre de familles vivant avec moins de deux dollars par jour avait plus que doublé en quinze ans, passant de 636 000 en 1996 à 1,5 million en 2011.

Mais l'argument le plus favorable à Barack Obama se trouve peut-être tout simplement chez son adversaire, le candidat républicain Mitt Romney. Ancien patron de la société de capital investissement Bain Capital, l'homme est à lui seul une démonstration de l'injustice fiscale américaine. Sa petite fortune engrangée grâce à son fonds d'investissement est taxée à hauteur de 15 % comme tout revenu du capital. De quoi ranger le candidat dans le camp de ces hommes d'affaires moins imposés que leur secrétaire puisque les revenus du travail, eux, sont taxés entre 10 % et 35 %.

Quelques mois après les manifestations des Occupy Wall Street opposant les 1 % de privilégiés qui continuent imperturbablement à s'enrichir aux autres 99 %, le débat que tente de faire naî Barack Obama peut avoir un parfum de lutte des classes. Inadéquat avec la culture américaine ? Un sondage publié par le New York Times et la chaîne de télévision CBS News soulignait, en octobre 2011, que 66 % des Américains pensent que la distribution des revenus et des richesses aux Etats-Unis devrait "être plus équitable".

___________________________________________________________________________

But is you're like me and your French vocabulary begins and ends with r.s.v.p., here it is in plain English.

FROM NEAR AND FAR, BIDDING FAREWELL TO THE AMERICAN DREAM

By Claire Gatinois
LE MONDE/Worldcrunch

Is the American Dream obsolete? Has the promise that people can “make it” in the United States better than anywhere else on the planet become nothing more than an illusion? That cruel conclusion, which seems almost to dishonor the world’s biggest economy, was punctuated this February inside Barack Obama’s White House.

On page 177 of the President’s annual report to Congress on the state of the economy, there is mention of the “Great Gatsby Curve.” F. Scott Fitzgerald’s novel, which so masterfully paints a picture of bourgeois vanity in 1920s America, has given its name to a graph on which data measuring the degree of income inequality is charted on the horizontal axis, and the link between a father’s income and that of his descendants – a barometer of social mobility – on the vertical.

What does this curve tell us? No matter what the frame of reference of the person examining it, its bottom line is unambiguous: the United States – not supposedly fusty Europe -- rates lowest in terms of this relationship in the distribution of riches and social mobility. Yes, Paris Hilton’s America ranks way below the Scandinavian countries, but also below France, New Zealand, Japan, the United Kingdom, and others.

French economist and historian Thomas Piketty has already demonstrated out how America’s wealth is as distorted as it is vast. But should you discuss this particular matter with an American citizen, you will be told that “the rich are rich because they deserve it.” The quasi Communist idea of taking from the rich to give to those in need is not a fair reward for talent.

If an American is tenacious enough, shouldn’t he or she be able some day to make it to the top of the heap? "No pain, no gain," as they say. But the Great Gatsby Curve says No. So much so that in the United States, as elsewhere, “having talent” may just be another way of saying "having inherited money."

The American system of education, at one time considered to be “the great equalizer,” is partly responsible for this state of affairs. A recent study conducted in Michigan and quoted by the New York Times shows that the discrepancy in performance levels between rich and poor students has risen by 50% since the 1980s – which means that wealth, more than race, is what makes the difference in school.

What now? The hopes of American workers of “making it” are waning. But the crisis and high unemployment, both factors that have a compressing effect on salaries, cannot explain everything. On page 65 of the President’s report is the “other most commented-on graph”: a curve showing that, since the 2000s, American workers are being increasingly badly paid as businesses amass larger and larger profits. The result, as Evariste Lefeuvre of the Natixis corporate and investment bank in New York points out, is that the profits of American companies amounting to 13% of GDP are at a historic high.

That this subject is addressed by the President’s report in an election year is no accident. By focusing on social inequality, the document offers supposedly irrefutable arguments that open the door for the Democrats to push a redistributive fiscal agenda that flirts with populism.

After praising the “Buffett Rule,” which takes its name from American billionaire Warren Buffett's call for the super-rich like him to be taxed more, President Obama goes on to attack high business profits – an audacious, even dangerous thing to do in a country where freedom of enterprise is sacred. So as not to make it too much of a shock he put another face on it, so it looked like a reduction of taxes on profits from 35% to 28%. What’s actually behind it, however, is a plan to get rid of most of the fiscal loopholes used by multinational companies to pay less taxes.

While this plan has no chance whatsoever of being approved by the Congress, with its Republican majority in the House of Representatives, it has however managed to reveal that American companies hardly ever pay their full tax share – a revelation certain to unleash its share of bitterness. And indeed: just two days later, on February 24, the USA Today daily published a feature on extreme poverty in the United States, reporting that the number of families living on less than $2 a day had more than doubled in 15 years, going from 636,000 in 1996 to 1.5 million in 2011.

But the argument most favorable to Barack Obama may well lie with the man he could be facing in the general election: Republican candidate Mitt Romney. A former bigwig in the investment firm Bain Capital, Romney is a walking example of American fiscal injustice. He pays 15% tax on the fortune he made thanks to his investment fund – which puts him in the category of businessmen who pay lower tax rates than their own secretary.

All rights reserved ©Worldcrunch - in partnership with Le Monde

Want to know more about the Great Gatsby Curve? Here you go.

No comments:

Post a Comment